L'art de l'icône: une savante alchimie
L'icône c'est l'image de l'invisible, nous dit Egon Sendler.
La complexité de cet art aux perspectives inversées, aux tons doux et forts, au graphisme parfait, aux regards particuliers, et la grande harmonie de leur ensemble ont attiré mon attention, et m'ont donné envie d'en réaliser une.
Il était intéressant de réunir les trois mondes: Végétal: le bois de peuplier pour la base. Animal: peinture à l'œuf, gomme laque, colle de peau de lapin. Minéral: pigments, terre et feuille d'or. Celle ci est fascinante par son effet de lumière vivante. Le fond préparé en est tout d'abord entièrement recouvert (au début tout était Lumière),puis j'ai reproduit les dessins: ils décrivent des mouvements savamment stylisés. J'ai ensuite passé les couches successives de peinture difficile à étendre, puis gratté plus tard quelques auréoles qui laissaient apparaitre peu à peu l'or comme une pure lumière. Celle vers laquelle tendent les ombres d'ici bas.
J'ai choisi la Transfiguration de Pereslavl Zalesski (XVème siècle).
Il fallait se plier aux dictats séculaires de cet art pour obtenir un résultat satisfaisant. L'esthétique est la première à attirer le regard. Puis la technique est incontournable et difficile. Enfin la théologie s'impose: les sujets sont là.
Inlassablement les élèves "réécrivent" les mêmes icônes au prix d'une grande et longue assiduité. C'est bien , mais c'est aussi un véritable rabat-joie pour la créativité. Egon Sendler disait avec une certaine tristesse que personne ne veut presque plus créer de nouvelles icônes. Alors, essayons: avis aux amateurs courageux! A.K
L'icône, image de l'invisible par Egon Sendler.( Desclée de Brouwer)
Les icônes du VI ème siècle à nos jours . (Solar)
Photo: Icône de la Transfiguration. A.K